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         Exposition personnelle

                                le 5/10/2014

              Galerie Olivier Nouvellet

        19 rue de Seine 75006 Paris

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Vernissage à la Galerie O.Nouvellet

 

    Bernadette Février tient beaucoup à ce qu’on dise de sa peinture qu’elle est « dissipée ».

Elle n’y tient pas sans raison.

De série en série, d’opiniâtreté dévolue au développement de telle syntaxe technique en assiduité concédée à tel procédé plastique, l’œuvre de cette artiste « explique », elle déploie, elle déplie, elle élucide, elle résout en décomposant. Elle illustre pied à pied, elle enlumine méthodiquement, maison après maison, scène après scène, chapitre après chapitre, une conception des choses à laquelle elle n’est nullement réductible et qui est sa justification latente.

Tout y dit du monde qu’il est à la fois soluble dans la compartimentation en fragments de son ordre et dans un dépassement de cette discontinuité, ostensiblement désigné par la peinture comme son eschatologie.

Car c’est le projet de l’acte pictural posé par Bernadette Février que de manifester la présence de l’Un, de la « résolution », comme l’au-delà d’un être-là condamné, intus, à l’expérience de la fragmentation subjectale et in cute, à celle, asymptotique, aporétique, de l’altérité comme évidence d’une rupture.

À la façon d’Aristote ou de Guillaume D’Occam, Bernadette Février peint une présence complexe, figurale au carré, désertée par les universaux, orpheline de cette substance machinale, de ce nombre, de cette grille qui en ferait, au monde, l’engin articulé d’une origine révélée au monde par le monde.

Vanité des vanités tragique que ce monde affolé, réduit sous le regard à la floraison inerte et formidable de ses mille milliards d’acquêts disjoints ?

Voile sur voile sur voile sur rien ?

Corpus propédeutique de telle chute sans nom, de tel abandon ?

La peinture de Bernadette Février dit le contraire de cela. Elle est fille d’espérance. En dissipant, en détaillant, en portant au jour la ronde des pièces, en numérotant les abattis du temps, elle ne fait rien moins que souligner le néant où résonne leur frottement têtu : elle indique que la dissipation du monde est élan vers la solution de ses élans concurrents en une abolition de tout élan, en une résolution statique qui, à la façon du point d’orgue, est plénitude éminente de la révélation.

Bernadette Février tient beaucoup à ce qu’on dise de sa peinture qu’elle est « dissipée ».

Elle devrait peut-être ajouter qu’elle ne l’est que pour résoudre ailleurs…

 

 

 

 

 

Emmanuel Tugny, Saint-Malo 23 août 2014

Bernadette Fevrier

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